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01/01/2017

Résister à la déchristianisation : le Cardinal Sarah sur Radio Notre-Dame

 

"Le Christ nous demande tout le temps : si tu veux, suis-moi… Que nous acceptions de suivre le Christ, mais sans modifier son évangile, sans compromission. Beaucoup de gens l’ont suivi, et l’ont suivi jusqu’à la mort. Il y a des chrétiens, aujourd’hui, qui Le suivent en mourant : en Afrique, au Moyen Orient… Même à Paris il y a des gens qui sont persécutés : lorsqu’on détruit notre foi chrétienne, lorsqu’on détruit nos familles, lorsqu’on détruit nos valeurs, il y en a qui résistent ! Et vous, vous avez résisté longtemps, plusieurs fois en France."

Cardinal Robert Sarah sur Radio Notre-Dame, le 14 décembre 2016

 

cardinal-sarah-la-force-du-silence.jpeg« La force du silence : contre la dictature du bruit ». Ce livre a peut-être fait partie des cadeaux reçus ou offerts à Noël cette année. Lors de sa venue en France, le Cardinal Sarah en a fait la présentation au micro de Radio Notre-Dame, évoquant tour à tour la nécessité du silence, celle de retrouver le sens de la messe, son regard sur l’Occident, la délicate gestion de son dicastère, et le message qu’il nous adresse pour Noël.

Infocatho a retranscrit l’essentiel de son entretien.

 

Éminence, pourquoi est-ce si difficile, au fond, de de trouver le silence, peut-être de chercher le silence ?

Parce que nous vivons dans une ambiance de bruit, dans une ambiance où l’homme a du mal à rester silencieux, parce que probablement nous avons peur de nous rencontrer nous-mêmes, de nous voir tels que nous sommes, nous avons aussi peur de rencontrer les autres. Alors on fait beaucoup de bruit ! Et pourtant le silence est vital ; parce que si vous voulez vous reposer par exemple, vous avez besoin de silence autour de vous, si vous voulez lire quelque chose d’intéressant, vous avez besoin de silence, vous voulez écouter une musique, vous voulez parler dans l’intimité…. Le silence est vital, sans silence l’homme ne peut pas vivre.

Pourquoi la « dictature du bruit » comme terme ?

Parce que, effectivement, nous vivons une vraie dictature : vous avez constamment la télévision, constamment la radio, constamment les machines, constamment les gens qui écoutent de la musique, comme si on ne veut pas nous laisser vraiment à nous-mêmes, comme si l’on veut nous sortir de nous-même, par force. C’est donc vraiment une dictature, et il est difficile de se soustraire à cette dictature.

> Lire la suite

 

 

Écouter l'émission du 14 décembre 2016 sur le site de Radio Notre-Dame :

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05/12/2016

Conférence du Cardinal Robert Sarah en la Cathédrale Saint-Louis de Versailles

Conférence du Cardinal Robert Sarah en la Cathédrale Saint-Louis de Versailles le samedi 5 novembre 2016.

Diffusé sur KTO le 29/11/2016 / Durée : 52 minutes

Rediffusions :  05/12/2016 16:05 et 06/12/2016 02:25

 

28/05/2016

Conférence du cardinal Sarah : "La théorie du genre et ses répercussions"

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Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte Divin, a prononcé le 24 mai dans le Palais des Congrès d'Avila une conférence intitulée "La théorie du genre: ses répercussions", dans laquelle il a averti du danger que représente l'idéologie du genre pour la religion et pour la civilisation. Il y a quelques problèmes de son jusqu'à 2 minutes et 45 secondes, mais à partir de ce moment, le son est rétabli.

Source : Religión el libertad  Traduction du texte : Espérance Nouvelle

 

Voici le texte intégral de la conférence en français.

 

***

 

La famille face à l’idéologie du genre

Cardinal Robert Sarah

Avila, mardi 24 mai 2016

 

Famille-genre : un combat frontal

Le Cardinal Carlo Caffara, archevêque émérite de Bologne, et premier président de l’Institut d’études Jean-Paul II sur le mariage et la famille, a déclaré ceci au cours d’un entretien qui date déjà du 16 février 2008 : « Lorsque je fus nommé par le Saint-Père premier Président de l’Institut Jean-Paul II d’Études sur le Mariage et la Famille, j’ai reçu une lettre de Sœur Lucie de Fatima, que l’on peut trouver dans les archives de l’Institut. Celle-ci me disait sans ambiguïté ceci : "La bataille finale entre le Seigneur et le règne de Satan concernera le mariage et la famille". Toutefois, ajoutait-elle, "N’ayez aucune crainte, car tous ceux qui agissent en faveur de la sainteté du mariage et de la famille rencontreront toujours des oppositions ; on les combattra avec tous les moyens possibles, parce que cet enjeu est décisif. Toutefois, Notre-Dame a déjà écrasé la tête de Satan" »1.

De son côté, à la suite de son voyage apostolique à Fatima, le Pape Benoît XVI, dans un entretien datant du 11 mai 2010, n’a pas craint d’affirmer que « Nous avons toujours su cela, même si, de nos jours, cela se manifeste sous nos yeux d’une manière terrifiante : les plus grandes persécutions contre l’Église ne proviennent pas de ses ennemis du dehors, mais des péchés qui sont commis dans l’Église, pour lesquels celle-ci a urgemment besoin de faire pénitence pour en être purifiée »2.

Les familles chrétiennes subissent quotidiennement des attaques dans le monde entier. Comme nous allons le voir, l’idéologie du genre est soutenue, promue et pratiquée par l’Organisation Mondiale de la Santé, qui dépend des Nations Unies (ONU), et par de nombreuses institutions d’éducation et de santé qui ont leurs sièges dans les États occidentaux (Amérique du Nord, Europe occidentale et Australie-Nouvelle Zélande). Tout pays qui refuse d’adhérer à cette idéologie est généralement sanctionné : par exemple, les États faibles et pauvres sont pénalisés au niveau des aides au développement. Celles-ci sont donc conditionnées par l’acceptation de leur part de l’idéologie du genre. Cette véritable colonisation touche l’ensemble du continent africain, en particulier l’Afrique dit sub-saharienne, mais aussi l’Asie et l’Amérique latine.

Le Pape François, lors de son voyage apostolique à Manille, n’a pas hésité à dénoncer avec vigueur une « colonisation idéologique contre la famille »3, qui cherche à la détruire en s’introduisant et en se diffusant dans les sociétés et les cultures des pays en voie de développement. Au n° 56 de son Exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia, il critique fortement l’idéologie mortifère du gender « qui nie la différence et la réciprocité naturelle entre un homme et une femme. Elle

1 Voce di Padre Pio” Mars 2008.
2 Entretien accordé aux journalistes au cours du vol vers le Portugal. Cf. site internet du Vatican. Pour notre sujet, ces péchés qui sont commis dans l’Eglise sont le silence, la compromission et donc la lâcheté d’un certain nombre de clercs qui craignent de témoigner en faveur de la vérité sur le mariage et la famille.
3 Rencontre mondiale des Familles à Manille, 16 janvier 2015. Cf. site internet du Vatican.

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laisse envisager une société sans différence de sexe et sape la base anthropologique de la famille. Cette idéologie induit des projets éducatifs et des orientations législatives qui encouragent une identité personnelle et une identité affective radicalement coupées de la diversité biologique entre masculin et féminin »4. Le Cardinal Francis Arinze en commentant ces paroles du pape François a dit que « les médias ont pris l’habitude de défigurer, de séculariser et même de commercialiser le mariage et la famille »5. Cela est très évident dans les programmes empreints d’érotisme et de pornographie, qui s’adressent aussi aux enfants : dans de nombreux pays occidentaux, depuis le jardin d’enfants, les enfants sont rééduqués, c’est-à-dire qu’on manipule et pollue leurs consciences avec l’idéologie du genre. Dans certains pays, les familles n’ont pas le choix. Ainsi, en 2006, en Allemagne, on a voulu obliger une famille chrétienne protestante de huit enfants à participer à des expériences choquantes au titre de l’éducation sexuelle. Les parents décidèrent de ne plus envoyer leurs enfants dans ces classes ; ils furent condamnés à une peine de prison...

Moi-même, dans le livre Dieu ou rien6, j’ai dénoncé avec vigueur la théorie du genre comme une attaque frontale contre la famille, et sa volonté de la détruire, en insistant sur son aspect particulièrement délétère pour les pays africains, qui sont soumis à un nouveau colonialisme de la part des pays occidentaux ou directement, ou encore par le biais des organisations internationales que ces Etats dominent sans partage, et aussi sans vergogne.

Genèse de l’idéologie du genre7

Le genre « gender » en anglais est né dans le milieu des sciences humaines d’inspiration freudienne. Il est apparu en 1955 aux Etats-Unis : John Money, psychiatre de Harvard, confronté à des cas d’hermaphrodisme, introduisit le concept de « gender role » qu’il définit ainsi : « ce sont toutes les choses qu’une personne dit ou fait pour se révéler détenteur d’un statut d’homme ou de femme ». Ainsi, cette nouvelle notion du rôle social comme source de l’identité sexuelle contenait en germe tout le projet idéologique du genre tel qui va se déployer dans les décennies qui vont suivre.

Trente-cinq ans plus tard, dans les années 1990, Judith Butler, qui demeure le chef de file de la révolution du genre déclare que les mots « sexe » et « genre » ne sont pas des substantifs, mais des... verbes. Cela signifie que l’individu, homme ou femme, devient ce qu’il ou elle choisit de dire et de faire. Elle affirme donc que « être homme ou femme n’est pas quelque chose que l’on est, mais quelque chose que l’on fait ».

4 Cf. exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia,19 mars 2016, n. 56. Cf. site internet du Vatican.
5 Préface de Christ’s new Homeland-Africa. Contribution to the Synod on the Family by African Pastors, San Francisco 2015, 8
6 Dieu ou rien-entretien sur la foi, Paris, Fayard, février 2015.
7 Sur la question du “gender” en général, cette étude se réfère beaucoup aux travaux remarquables de Marguerite A. Peteers. Ici, au sujet de son origine, cf. la Conférence de Marguerite A. Peteers La perspective du genre : origines idéologiques lointaines d’une norme prioritaire de la gouvernance mondiale au Colloque organisé par Pétrusse asbl à l’occasion du 20ème anniversaire de l’Année internationale de la Famille-24 mai 2014-Luxembourg., pp. 4 et 5. Cf. aussi dans la bibliographie de cet auteur : * La mondialisation de la révolution culturelle occidentale, Dialogue Dynamics, 2011. * Le gender, une norme mondiale ?, Mame, 2013. * La nouvelle éthique mondiale : défis pour l’Eglise, Dialogue Dynamics, 2006. * Le citoyen et la personne. Rébellion et réconciliation, Dialogue Dynamics, 2014.

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Les raisons spirituelles d’une bataille

La théorie aberrante et délirante du genre, qui est présentée – et c’est un comble – comme « scientifique » relève en réalité de la supercherie pseudo-scientifique. Elle plonge ses racines dans un humus que l’on peut qualifier de particulièrement trouble, et à propos duquel je n’hésite pas à dire que j’y vois la « main du diable » lui-même. De quoi s’agit-il, en effet ? Quel est le fondement de cette idéologie et comment pouvons-nous la combattre ? Nous savons, par la sainte Bible, que Satan est «homicide» dès l’origine8. Pourquoi homicide? Qui le diable veut-il tuer avec un acharnement qui ne s’achèvera qu’avec la bataille finale évoquée par l’Apocalypse ?9 Satan veut tuer, il veut anéantir Dieu en nous, c’est-à-dire la personne humaine créée à l’image de Dieu10, il veut faire de nous des individus, que dis-je des « zombies » sans âme et dotés d’un corps devenu une espèce de machinerie soumise aux manipulations génétiques et au transhumanisme. Oui, c’est que veut l’Adversaire : il veut nous soumettre à lui, le Prince de ce monde, pour mieux nous manipuler en rompant le « cordon ombilical » qui nous relie à Dieu, dans un premier temps, puis, dans un deuxième temps, avec l’illusion – un vrai miroir aux alouettes que nous ne sommes qu’un ensemble de cellules vouées à survivre grâce à une technologie de plus en plus sophistiquée11, nous affranchir de notre condition humaine pour faire de nous nos propres dieux12.

L’histoire d’une pseudo-libération de l’homme: de la personne à l’individu, et de l’individu au zombie

La pseudo-libération de l’homme s’inscrit dans l’histoire des trois derniers siècles, l’idéologie du genre n’en étant que le dernier avatar lamentable. Je m’explique : l’affranchissement de Dieu-Père s’est produit il y a déjà longtemps lorsque les démocraties occidentales se sont formées dans un contexte déiste. Les maîtres à penser du rationalisme (de Voltaire à Diderot en passant par d’Alembert) vont susciter la fameuse Révolution française, qui sera elle-même présentée par le courant laïc comme la genèse de la libération de l’homme par rapport au Dieu des chrétiens13, et donc par rapport à l’Eglise et à son Magistère, qualifié d’ « oppressif ». Or, pour les rationalistes, Dieu est l’architecte suprême de l’univers qui se désintéresse totalement de ses créatures. Le déisme des encyclopédistes a donc tué la paternité en Dieu. J.-J. Rousseau dit même que la paternité est un privilège social14. C’est ce que j’appelle : « trancher le cordon ombilical », et cette étape, décisive, va en engendrer d’autres, qui, progressivement vont faire de la personne un individu, puis un « zombie ».

  1. 8  Cf. 1 Jn 3, 8 ; 1 Jn 5, 19 ; Jn 8, 44.

  2. 9  Ap 12 , 7 et suiv. ; chap. 16 à 19. Cf. aussi Dn 12, 1 ; Mt 24, 21 ; Mc 13, 19.

10 Gen 1, 27.
11 Avec la manipulation du génome humain, le transhumanisme...
12 Gen 3, 5 : « vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal ».
13 Les philosophes rationalistes, puis les révolutionnaires, qualifient la foi catholique de « superstition médiévale ». Tel était l’un des chefs d’accusation qui, sous la Terreur, justifiait la peine de mort prononcée par les tribunaux révolutionnaires contre les catholiques fidèles à leur foi.
14 Cf. Marguerite A. Peteers, La vocation filiale de la femme : mondialisation et signes des temps. Colloque : La vocation de la femme dans l’Eglise – Curie Patriarcale Maronite-Bureau de la Pastorale de la Femme-Ghazir-25 octobre 2014, p.3.

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De fait, si Dieu n’est plus Père, le citoyen cesse d’être fils. Il cesse donc d’être une personne, qui reçoit tout de son Père ; il devient un individu, laissé à lui-même pour l’organisation du monde et sa propre destinée. Ne recevant plus son identité, il doit la construire par lui-même en s’appuyant sur sa seule raison. Comme le disaient saint Jean-Paul II et Benoît XVI, les deux ailes qui nous permettent de nous élever vers la contemplation de la vérité sont la foi et la raison15. En coupant l’aile de la foi, l’homme est déséquilibré, et il faudra effectivement trois siècles pour qu’il s’écrase sur la terre ferme de ses fausses convictions, pour qu’il soit piétiné comme un vulgaire insecte, tout d’abord dans les camps de concentration nazis et dans les goulags communistes, puis, d’une manière aseptisée, dans la boue de l’idéologie du genre.

Livré à sa seule raison, l’homme perd donc peu à peu contact avec la Source, la paternité de Dieu, qui éclaire sa conscience. Certes, les Déclarations des Droits de l’Homme, les préambules des Constitutions, et les premières Chartes de la SDN (Société des Nations) et des Nations Unies (ONU), aux XIX et XX siècles sont encore en grande partie le reflet des normes du droit naturel, mais le droit positif, qui règne désormais sans partage, s’en éloigne peu à peu, obligeant le législateur, au mieux à se taire, au pire à se renier lui-même16. Prenons un seul exemple, le plus grave et le plus significatif : les Etats occidentaux, de même que les instances internationales, qu’ils contrôlent, comme l’Union européenne, sont incapables de définir clairement l’embryon humain, en affirmant ce que pourtant toute conscience humaine sait d’emblée – en s’appuyant sur la seule raison et aussi... la science17 et qui constitue une norme essentielle, fondamentale, du droit naturel18, à savoir que, dès sa conception, l’embryon humain est un être humain qui, par conséquent, a un droit imprescriptible et absolu à la vie. Alors, pour éviter de contredire le pseudo « droit à l’avortement » et de s’attirer les foudres de la caste médiatico-politique dominante, le législateur « tourne autour du pot », si vous me permettez cette expression un peu triviale : ou il se tait, et tel un Ponce Pilate contemporain, il refuse de se prononcer comme le fait l’Union européenne, qui laisse à chaque Etat membre le soin de régler cette question19 ; ou alors, il s’évertue à trouver une expression susceptible de ne fâcher personne, d’où cette définition pour le moins alambiquée que la Commission Consultative Nationale d’Ethique française a inventée, en 1984 : « l’embryon est une personne humaine potentielle ». Il faut entendre « potentielle » évidemment comme synonyme de « en devenir » et donc « n’existant pas encore ». On le constate : la mort de l’ontologie est passée par là...

Ainsi, à cause du divorce opéré entre individu et personne, l’Occident, et, à sa suite, le monde entier, par le biais notamment de la colonisation, puis de la domination économico-financière des pays en voie de développement, se sont enfoncés dans l’individualisme et les idéologies. L’histoire

15 Cf. encyclique Fides et ratio,14 septembre 1998, introduction. Cf. site internet du Vatican.
16 Marguerite A. Peteers, Traitement de termes tels que « gender » et « sexe » et de formulations plus récentes telles que « orientations sexuelles » et « identité sexuelle » dans le discours ordinaire et dans le contexte des documents onusiens. Evènement Parallèle organisé par la Mission d’Observateur Permanent du Saint-Siège « Pour préserver l’universalité des droits humains »-Genève, Palais des Nations, le 9 mars 2012, pp. 2-3.
17 C’est-à-dire la radiographie qui a succédé au stéthoscope : celui-ci permettait déjà aux parents buouleversés d’entendre battre le cœur de leur enfant.
18 « droit naturel », non pas dans une interprétation naturaliste comme celle de J.-J. Rousseau, mais tel qu’il est défini par saint Thomas d’Aquin comme un droit voulu par Dieu et appréhendé par la raison humaine ; il est donc inscrit dans la nature de l’homme.
19 ... même si dans une résolution du 3 juillet 2002, le Parlement européen a recommandé aux Etats membres de légaliser l’avortement.

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nous montre amplement que le déisme a déclenché un processus qui a conduit la civilisation occidentale, c’est-à-dire judéo-chrétienne, de la mort de Dieu et du nihilisme du XIX siècle, à la mort de l’homme lui-même, au cours du XX siècle, pour aboutir à un effondrement sans précédent de l’institution familiale, vecteur de la personne humaine, dans la seconde moitié du XX siècle. Friedrich Nietzsche, avec sa théorie du surhomme, qu’il présentait comme le remède au désespoir provoqué par la mort de Dieu20, Sigmund Freud avec sa nouvelle anthropologie basée sur les pulsions primaires, en tant que motivation exclusive de l’agir humain, Jean-Paul Sartre21 et son nihilisme libertaire, apparemment génial, ont achevé d’inoculer dans la conscience collective et donc individuelle, l’idée que la « libération » de l’individu passe par le meurtre du père, et ils ont réalisé leur plan diabolique par le biais des célèbres événements de Mai 1968, un mouvement libertaire dont les idées se sont propagées au-delà de l’ancien rideau de fer, à partir de la Chute du Mur de Berlin, en 198922.

Ensuite, du meurtre du père, on est passé au meurtre de la mère, avec le féminisme radical qui oppose les droits des femmes, leur liberté et leur égalité, d’une part, et l’identité féminine dans le cadre de la complémentarité des sexes, et donc la maternité, d’autre part. Margaret Sanger (1879- 1966), fondatrice du « Planning familial international » et figure de proue du féminisme occidental, ne voulait-elle pas, l’accès libre et gratuit à la contraception, pour « libérer la femme de l’esclavage de la reproduction » ? Ainsi, a-t-on étouffé le sens de la féminité et de la maternité au sein de la culture occidentale , car nous savons bien qu’entre la contraception et l’avortement légalisé et remboursé, il n’y avait qu’un pas que le législateur s’est empressé de franchir dans les années 1970- 1990...23

A la fin du XX siècle, le père, la mère, l’époux, le fils et la fille, tous avaient donc perdu leur statut qui leur est pourtant dû dans une société digne de ce nom : la « famille » était ébranlée dans ses fondements 24 . De nos jours, elle est même devenue un concept abstrait et instable, sujet d’interprétations diverses et contradictoires, d’où le malaise ressenti par le législateur lorsqu’il s’agit de la définir, et d’où aussi cette décision récente du gouvernement français de remplacer le « ministère de la famille » par le « ministère des familles », pour, a-t-il affirmé « prendre en compte les diverses réalités de la société contemporaine »... dans l’indifférence quasi générale de l’opinion publique, et avec l’approbation bruyante, celle-là, du milieu politico-médiatique dominant.

Il faut comprendre que ce long processus que l’on peut qualifier de « révolutionnaire », qui va de la mort de Dieu-Père, au XVIII siècle, à la mort de l’homme devenu un simple « individu » à la fin du XX siècle, conduit directement à l’idéologie du genre. Par quel biais ? En ce début du XXI siècle, les sociétés occidentales sont devenues des déserts spirituels et démographiques : il suffit de se promener dans une rue de Londres, de Paris, de Berlin, de Madrid ou de Rome pour s’en rendre compte : peu d’enfants, encore moins de landaus ou de poussettes, des familles réduites à leur plus simple expression : Monsieur et Madame (qui sont souvent des « compagnons », qui cohabitent

20 Les féministes reprendront la théorie du surhomme pour justifier leur propre théorie du « pouvoir masculin » qu’il faut arracher des mains des hommes.
21 Sa compagne, Simone de Beauvoir prononça un jour cette phrase, qui est devenue proverbiale dans les milieux féministes : « on ne naît pas femme, on le devient ».

22 Cf. Marguerite A. Peteers, La vocation filiale de la femme... p. 4. 23 Cf. Marguerite A. Peteers, La vocation filiale de la femme... p. 4. 24 Cf. Marguerite A. Peteers, La vocation filiale de la femme... p. 4.

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pour une durée limitée) avec parfois un, voire deux enfants, quand ceux-ci ne sont pas remplacés par des animaux de compagnie, et aussi des couples homosexuels enlacés qui affichent ainsi de plus en plus leur « différence » ; puis, la présence massive d’une population étrangère, qui, en Europe occidentale, submerge des autochtones tétanisés, en provenance des autres continents, ceux de la faim et de l’oppression politique, et de cultures et de religions différentes ; enfin, un laïcisme et un indifférentisme généralisés et alimentés par le fameux diptyque de l’Empire romain à son apogée et en même temps promis au déclin inéluctable : « panem et circenses » ou, si l’on préfère, en utilisant un vocabulaire de notre époque : « des biens de consommation et des loisirs » à outrance... en lieu et place de l’effort et du travail. Ces citoyens-individus, donc « individualistes », qui sont voués au mieux à la solitude, au pire au suicide, parfois «assisté» (et légalisé), sont radicalement indifférenciés : ils ne sont que des consommateurs auprès desquels les sites internet font leur marché à partir des évaluations statistiques de leurs désirs. Nous venons de dresser le tableau de la société occidentale du vide, qui est aussi une société dépressive et adolescente25. De là au bricolage du « genre », il n’y avait qu’un pas, et c’est ce vide qui a permis à des Méphistophélès occidentaux, en particulier américains, de mettre au point leur projet de reconstruction sociale sur des bases pseudo-scientifiques et laïcistes proprement diaboliques. Oui, le terreau est désormais prêt pour la révolution finale, qui correspond aussi à « l’ultime combat » évoqué par l’Apocalypse, la révolution du genre, qui fait de l’individu un « zombie ». C’est le nihilisme total, radical, absolu, qui sonne le glas de l’humanité. C’est l’Heure du combat entre ces ténèbres où sombre une humanité aux prises avec les démons du nihilisme libertaire, et la Lumière que l’Eglise, seule, porte tel un flambeau, semblable trop souvent à cette petite flamme de l’Espérance que chantait déjà Charles Péguy il y a un siècle, et que nulle bourrasque ne saurait éteindre. Car notre foi dans le Christ, qui fonde notre espérance, c’est-à-dire notre foi dans Jésus ressuscité, l’Homme Nouveau, Dieu fait homme, est bien ce flambeau qui illumine nos vies et nos consciences d’hommes et de femmes créés « à l’image de Dieu ». L’Eglise est bien le dernier et unique rempart contre la nouvelle barbarie du « gender », auprès de laquelle il s’avère que même les Huns d’Attila, au V siècle, n’étaient qu’une menace dérisoire ; oui, ces barbares que, au crépuscule de l’Empire devenu chrétien, le Pape saint Léon I réussit à arrêter aux portes de Rome à force de persuasion, ont su arrêter leur action maléfique. En sera-t-il de même de nos « docteurs Faust » contemporains ? Accepteront-ils de briser leur pacte diabolique avec l’Adversaire qui leur dit, comme à nos premiers parents : « vous serez comme des dieux » ? Oui, aujourd’hui, l’Eglise est le dernier et unique rempart contre la nouvelle barbarie, mais compte tenu des mœurs païennes dans le monde qui est le nôtre, la parole de l’Eglise doit être claire, limpide, sans ambiguïté, assez forte pour arracher les croyants à ce qui les soustrairait à l’alliance du Christ et à son enseignement.

Définition du genre

Si l’on veut identifier en une seule phrase le nœud idéologique de la révolution du genre, je dirais ceci : «Pour le genre, la masculinité et la féminité avec la complémentarité des sexes, la paternité et la maternité, et donc la filialité, évidemment la nuptialité et donc le mariage entre un homme et une femme, et, par conséquent la famille, avec la vocation éducative du père et de la mère, tout cela

25 Cf.

Gilles Lipovetsky, L’ère du vide, Paris, Gallimard, 1983 ; Tony Anatrella, Non à la société dépressive, Paris,

Flammarion, 1997.

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n’est que du... vent, du vide... cela n’existe pas en soi, car ce sont des constructions sociales qui ont été élaborées au long des siècles, en particulier sous la pression des religions, dont le judéo- christianisme, pour empêcher l’individu d’accéder à la véritable liberté et égalité citoyennes. Ce sont donc des stéréotypes discriminatoires dont il faut se libérer (d’où le processus révolutionnaire), et qu’il faut déconstruire et démolir par tous les moyens : financiers, politiques, culturels (arts, médias, langage, modes...), éducatifs, et donc législatifs » 26 . Cela signifie notamment, mais pas seulement, que l’individualité n’est pas reçue, oui, ce qui fait d’une personne un « homme » ou une « femme » n’est pas reçue ou innée, mais qu’elle est en permanence en construction, ce qui a pour conséquence l’indifférenciation des sexes. Notons que, sur ces barricades d’un nouveau genre, que sont les médias dominants, les arts subventionnés, certaines chaires des universités, les laboratoires et les officines de chercheurs en tous genres, et aussi dans les manifestations et les agoras de « Podemos », à Madrid et des « Nuit Debout » à Paris, on assiste à la conjonction de deux cohortes, celle des féministes et celle des LGBT27 qui se rejoignent dans la même volonté de déconstruction anthropologique.

La « déconstruction » du genre est une destruction

Prenons un exemple de déconstruction dû au genre, celui du langage. Nous sommes passés :

  • -  de l’époux ou du mari et de la femme, unique et sujet d’un don total de soi pour la vie, aux partenaires, multiples et temporaires ;

  • -  de la maternité au droit de la femme à disposer librement de son corps ;

  • -  du mariage entre un homme et une femme en tant qu’institution stable, à la célébration

    culturelle de l’amour libre hétéro- ou homosexuel sans engagement ;

  • -  de la famille à les familles, ou à la famille sous toutes ses formes ;

  • -  de la procréation à la reproduction...28

    Il est intéressant de constater que le nouveau langage du genre se substitue à des mots exprimant des réalités universelles, que le christianisme a magnifiées. Ainsi, les termes suivants, qui sont présents dans l’hymne à la Charité de saint Paul (1 Co, chap. 13), sont gommés du langage du genre, et donc de plus en plus de la gouvernance mondiale et étatique : il s’agit des mots don, plénitude, service, mal, envie joie, vérité, espérance, perfection... En revanche, voici les mots et expressions qui dérivent de l’idéologie du genre ; ils constituent comme une base de données informatiques, qui correspond à un nouveau corpus linguae très étrange de type sociologico- scientifique : citons pêle-mêle : perspective du genre, rôle de genre, intégration de la perspective du genre, violence basée sur le sexe, analyse de genre, neutre quant au genre, discrimination sur la base du sexe, spécialiste de genre, sexospécificité, stéréotypes sexuels...29

    26 Cf. Marguerite A. Peeters, La définition des nouveaux concepts de base pour le mariage et la famille. Colloque : La famille et les défis actuels au Moyen-Orient-Centre mondial pour le dialogue entre les civilisations « Liqaa »-Rabweh- 7-8 novembre 2014, p. 4.
    27 LGBT : lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transsexuels.

    28 Cf. Marguerite A. Peeters, La définition des nouveaux concepts de base pour le mariage et la famille... p. 4.
    29 Cf. Marguerite A. Peeters, La définition des nouveaux concepts de base pour le mariage et la famille... pp. 4-5.

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Le genre est donc entré dans les mœurs, et il poursuit son chemin de « déconstruction », c’est-à-dire de destruction de la famille et donc de la société, dans une indifférence presque générale. Il faut que nous en prenions conscience urgemment pour que nous consentions à entrer en résistance, quel que soit le prix que nous devrons payer : de la dérision à la marginalisation, et de l’emprisonnement au martyre. Le venin a déjà été inoculé tant au niveau des nations, qu’au niveau des instances internationales, dont la plus notoire et influente est l’ONU (les Nations Unies), comme nous allons le démontrer maintenant.

La diffusion de l’idéologie du genre au niveau des Etats et des organisations internationales

- Au niveau des Etats

L’idéologie du genre est soutenue, promue et pratiquée par l’Organisation Mondiale de la Santé, qui dépend des Nations Unies (ONU), et par de nombreuses organisations non-gouvernementales (ONG), en particulier des institutions d’éducation et de santé qui ont leur siège dans les Etats occidentaux. Pour mesurer à quel point d’aberration anthropologique les pays occidentaux sont parvenus, voici deux exemples significatifs en ce qui concerne la France : 1. La Fondation Jérôme Lejeune ne cesse de dénoncer, dans l’indifférence presque générale, que le diagnostic prénatal entraîne l’avortement, donc le meurtre de 96 % des enfants trisomiques : c’est le fleuve de sang des nouveaux Saints Innocents30. 2. Le 22 mars 2016, le tribunal correctionnel de Blois a condamné une femme qui avait vendu deux de ses enfants via un site internet, à deux couples, à un an de prison avec sursis, non pas pour avoir considéré ses enfants comme des marchandises et les avoir vendus, mais pour avoir escroqué les couples commanditaires31...

Tout pays qui refuse d’adhérer à l’idéologie du genre est généralement sanctionné : par exemple, ces Etats sont pénalisés au niveau des aides au développement. Celles-ci sont donc conditionnées par l’acceptation de leur part, de l’idéologie du genre. Cette véritable colonisation touche l’ensemble du continent africain, en particulier l’Afrique dit sub-saharienne, mais aussi l’Asie et l’Amérique latine. Dans ces pays, beaucoup ont été contraints de créer des ministères du « genre ». En effet, pour la seule Afrique, une quinzaine d’Etats ont d’ores et déjà adopté des politiques nationales de tendance « genre » au sein de divers ministères (éducation, femme, famille, jeunesse, santé, travail, développement social, ou encore culture)32. Ceux-ci définissent ainsi le genre : je cite l’un d’entre eux : « un ensemble de fonctions et de relations entre l’homme et la femme, qui ne sont pas déterminées par la biologie, mais qui dépendent du contexte social, culturel, politique et économique ». Les pays africains, et plus généralement, les pays en voie de développement, qui

30 Cf. site internet de la « Fondation Jérôme Lejeune ». Au cours de la présentation de son livre Les premières victimes du transhumanisme (Paris, Ed. Pierre Guillaume de Roux, 2016), Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation Jérôme Lejeune a déclaré ceci : « Le tour de force de l’idéologie transhumaniste est d’avoir réussi à recycler un eugénisme détestable condamné après le nazisme – en un eugénisme acceptable. L’ordre établi est désormais l’élimination des personnes handicapées par compassion. Le 5 mars 2016, la journaliste Anne Sinclair n’a-t-elle pas déclaré, à propos de l’avortement des trisomiques diagnostiqués qu’il s’agit d’un « eugénisme protecteur pour éviter des drames » ? Les politiques ont cédé aux firmes pharmaceutiques. Avec 96 % des enfants diagnostiqués trisomiques qui sont avortés, notre société as rendu mortelle une pathologie qui ne l’est pas. C’est un bouleversement inédit dans l’histoire de la médecine » (cf. L’Homme Nouveau, n° 1611 du 26 mars 2016, p. 4).

31 Cf « Famille Chrétienne », n° 1994 des 2-8 avril 2016, p. 18.
32 Parmi ces pays, citons le Burkina Faso, le Burundi, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale, le Kenya, le Lesotho, l’île Maurice, le Ruanda, le Sud Soudan, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie, le Zimbabwe...

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sont enclins à résister à la vague homosexuelle, ont tendance à ouvrir grandes leurs portes à la perspective du genre dans son acception féministe, sans se rendre compte que l’homosexualité légalisée suivra immédiatement cette dérive, car elle est incluse dans ce que l’on pourrait appeler le « paquet cadeau » empoisonné.

- Au niveau des organisations internationales33

Dans les instances intergouvernementales, et internationales, qui inspirent la législation et le comportement des différents Etats, l’utilisation de la théorie du genre représente une coupure avec le langage des instruments juridiques contraignants adoptés antérieurement aux années 1990. Prenons l’exemple de l’ONU (les Nations Unies). Jusque dans les années 1990, les différents documents juridiques se réfèrent aux «hommes et femmes», aux «époux» ou «mari» et « femme », aux « parents », lorsqu’ils abordent l’égalité de tous les êtres humains, en dignité et en droits, ou des questions relatives à la famille, au mariage, à l’éducation des enfants34. De même, ils se réfèrent explicitement au sexe masculin ou féminin lorsqu’ils abordent la question de la non- discrimination35. La Charte de l’ONU de 1945 affirme «les droits égaux des hommes et des femmes » (préambule, 2)36. Les instruments juridiques de l’ONU de cette époque reconnaissent aussi la famille (au singulier), comme la base naturelle et fondamentale de la société37, ayant droit à la protection de la société et de l’Etat, et fondée sur le mariage contracté librement entre un homme et une femme38.

Le basculement a commencé à s’opérer lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes de Pékin (4-15 septembre 1995), marquée par l’intervention très remarquée d’une féministe très célèbre, Hillary Clinton, alors First Lady, qui déclarait, dans un raccourci frappant : « les droits des femmes sont des droits de l’homme »39. Malgré les oppositions virulentes de pays comme les Etats- Unis et la France, le Saint-Siège n’a pas hésité à indiquer haut et fort ses points de désaccord présents dans le document préparatoire de la Conférence, où il avait pu noter que, par exemple, les mots «mère» ou l’expression «la famille est l’unité de base» étaient mentionnés entre parenthèses. Le genre s’avançait encore en partie masqué, car il n’est pas défini explicitement dans la Plateforme d’Action de Pékin. De fait, ses promoteurs, pour la plupart occidentaux, qui avaient réussi à l’intégrer à la dérobée dans le document, ont évité de le définir, si bien que beaucoup ont eu tendance à l’interpréter dans son sens grammatical traditionnel. Toutefois, le malaise était perceptible.

33 Cf. Marguerite A. Peteers, Traitement de termes tels que « gender » et « sexe » et de formulations plus récentes telles que « orientations sexuelles » et « identité sexuelle » dans le discours ordinaire, pp. 3-6.
34 Ainsi, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) de 1948, art. 16 et art. 26/3 ; la Convention Internationale des Droits Civiques et Politiques (CIDCP) de 1966, art. 23/3 ; la Convention Internationale des Droits Economiques, Sociaux et Culturels (CIDESC) de art. 10/1 ; et la Convention contre Toute Forme de Discrimination Contre les Femmes (CEDAW) de 1979, préambule, art. 9.

35 Cf. par exemple DUDH, art. 2; CIDCP, art. 1, 4, 24/1; CIDSEC, art. 2/2; CEDAW, préambule, art. 1; Convention des Droits de l’Enfant (CDE) de 1979, préambule, art. 2.
36 On trouve cette même expression dans: DUDH (préambule, 5); CIDCP (art. 3) ; CIDESC (art. 3) ; CEDAW (préambule) et CDE (art. 29).

37 DUDH, art. 16/3, CIDCP, art. 23; CIDESC, art. 10.
38 DUDH, art. 16/1 et 2; CIDCP, art. 23/3.
39 Rappelons que Hillary Clinton sera sans doute la candidate du parti démocrate aux prochaines élections présidentielles américaines de novembre 2016, et qu’elle pourrait bien être élue...

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Après la Conférence de Pékin, l’agenda caché a commencé à sortir. Les organes de l’ONU se sont appliqués à définir le « genre ». Ces soi-disant définitions demeurent longues et floues ; elles changent sans arrêt, mais elles permettent aussi une interprétation qui inclut l’orientation sexuelle et l’identité du genre. La définition la plus « remarquable » est celle d’ONU Femmes : elle affirme que le genre correspond « aux attributs sociaux et aux opportunités associés au fait d’être homme ou femme et aux relations entre femmes et hommes, comme aussi aux relations entre femmes et aux relations entre hommes », en ajoutant que « ces attributs, opportunités et relations sont spécifiques à certains contextes et époques, et soumis au changement ». ONU Femmes fait pression pour que « l’égalité du genre et les droits des femmes » soient intégrés dans les traités « mondiaux », en particulier dans la Convention contre toutes Formes de Discriminations à l’égard des Femmes (CEDAW). Remarquons que ONU Femmes n’utilise pas à dessein le terme de «traités internationaux », mais de « traité mondiaux » pour faire comprendre sa volonté d’imposer à tous les pays sans exception l’idéologie du genre. Ensuite, ONU Femmes considère que le document intitulé les Objectifs pour le Développement du Millénaire (OMDS) a omis certaines composantes essentielles du genre, dont « la santé et les droits sexuels et reproductifs » (SDSR). Ceux-ci comportant notamment l’objectif d’un accès « universel » (ou « mondial ») à la « gamme complète » des contraceptifs quels que soient l’âge et le statut marital, l’avortement « sans risques », une « éducation sexuelle complète » purement « technique »... Et ONU Femmes conclut : « Le cadre de développement au-delà de 2015 doit reconnaître que le manque de contrôle des femmes et des adolescentes sur leur corps et leur sexualité constitue une énorme violation de leurs droits ».

La dictature par la subversion idéologique

Selon l’idéologie du genre, la famille est devenue un lieu où se négocie le pouvoir ; elle n’est plus la cellule de base de la société, et encore moins un lieu d’amour et de communion interpersonnelle. La famille étant source d’inégalités, selon les théoriciens du genre, il faut changer les relations de pouvoir entre hommes et femmes, et entre garçons et filles, dès l’école primaire. On sait que, dans nombre de pays occidentaux, ces objectifs sont passés dans les faits : ainsi, en France, « L’ABCD de l'égalité » est un programme d'enseignement français, qui avait été proposé par Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des Droits des femmes, dont l'objectif était de lutter contre « le sexisme et les stéréotypes de genre ». Ce programme fut enseigné de manière expérimentale à partir de la rentrée 2013 dans quelque six cents classes maternelles et élémentaires. Face à l’opposition que suscita cette initiative pédagogique, le 25 novembre 2014, Najat Vallaud-Belkacem, devenue ministre de l'Éducation nationale a remplacé les « ABCD » par un plan d’action, qui... reprend les grandes lignes de son projet antérieur. Les partisans de l’idéologie du genre veulent donc susciter des politiques qui affaiblissent ce qu’ils appellent les « structures de contrainte », c’est-à-dire toutes les forces politiques, culturelles et religieuses qui attribuent des rôles de genre stéréotypé aux femmes et aux hommes, restreignant les choix de vie des femmes et des filles, et obligeant les homosexuels à entrer dans des « rôles hétérosexuels » qu’ils refusent. On retrouve ici les deux affluents empoisonnés, qui produisent le fleuve appelé « gender » : le féminisme et les groupes homosexuels et transsexuels LGBT.

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Dans son livre, qui vient de paraître: Religion, l’heure de vérité40, Mgr Roland Minnerath, archevêque de Dijon, affirme ceci : « La modernité a voulu miser sur l’homme coupé de Dieu... Or, si Dieu a créé le monde et les êtres , il a imprimé en eux un ordre issu de sa sagesse et de sa raison, un ordre intelligible pour nous ». En d’autres termes, l’idéologie du genre s’enracine dans le relativisme, selon lequel tout est possible et acceptable. Benoît XVI41, puis le pape François42 disent que nos sociétés s’orientent vers une dictature du relativisme, qui ne reconnaît que le propre ego et ses désirs. Cette idéologie, qui a pénétré la société, s’immisce dans l’Eglise de l’extérieur et aussi de l’intérieur. L’archevêque émérite de Chicago, décédé en avril 2015, le Cardinal Francis George a déclaré, le 12 novembre 2012, que s’il pensait que « lui-même mourrait dans son lit – ce qui s’est avéré vrai -, il se pourrait bien que son successeur meure en prison, et que celui qui lui succéderait pourrait, lui, mourir martyr sur une place publique, à cause du fait qu’il aurait dénoncé la décadence d’une société tout en s’efforçant de reconstruire patiemment la civilisation, comme l’Eglise l’a souvent fait dans l’histoire de l’humanité »43. Il y a donc des groupes de pression (ou « lobbies ») qui veulent imposer l’idéologie du genre et le relativisme moral. Et si la famille est en danger, c’est la société qui est en danger, et aussi la foi elle-même. En effet, les évêques (et donc aussi les prêtres, leurs coopérateurs) sont appelés à défendre la sainteté du mariage et de la famille. S’ils faillissent à leur mission, notre avenir, celui de l’humanité, est en grave danger, car la foi est toujours menacée de deux manières : ou par la volonté de changer la doctrine immuable, ou en donnant le mauvais exemple.

Le beau combat pour la famille

De nos jours, on assiste tout spécialement à un combat frontal et violent entre « l’esprit du monde » et « l’Esprit Saint ». Je m’explique. Dans les premiers temps de l’Eglise, par exemple à Rome, nous savons par saint Paul (épître aux Romains, chap. 1) que le contexte culturel était assez semblable à celui que nous connaissons aujourd’hui avec la banalisation de l’adultère, de la polygamie, de l’homosexualité, de l’avortement... Les chrétiens de cette époque n’ont pas accepté de compromis, mais ils sont restés fidèles à l’Evangile, même si leur témoignage allait à contre-courant de la culture dominante. C’est grâce à leur exemple, crédible, qu’ils ont pu être le levain dans la pâte païenne de cette époque, dont parle Jésus44, si bien que, petit à petit, on assista à une conversion de peuples entiers. Et c’est ainsi que l’Europe devint chrétienne et qu’on vit fleurir une civilisation marquée par le christianisme où le mariage, en particulier la dignité de la femme, et la famille, avec le respect des enfants depuis leur conception, ont été mis en évidence. Nos ancêtres dans la foi avaient donc choisi « l’Esprit Saint », et non pas « l’esprit du monde »... quoiqu’il leur en coûtât... c’est-à-dire jusqu’à la dérision, la discrimination et même le martyre. Or, durant les deux récents Synodes sur la famille de 2014 et 2015, dans un contexte social et culturel très semblable à celui de la Rome antique, du moins en Occident (banalisation et légalisation du divorce par consentement

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Paris, Artège, 2016.
Notamment dans
l’homélie de la Messe Pro eligendo Romano Pontifice, 18 avril 2005. Cf. site internet du Vatican.

En particulier dans le Discours au corps diplomatique, 22 mars 2013. Cf. site internet du Vatican. Cf. Monde et Vie, n° 868 de décembre 2012.
Mt13,33.

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mutuel45, de l’union civile provisoire46, de la contraception et de l’avortement, des manipulations génétiques et des fécondations « in vitro » comportant le massacre des fœtus indésirables, la légalisation du « mariage » homosexuel47...), la tentation de la compromission avec l’esprit du monde dominant d’aujourd’hui a surgi par le biais d’un alibi théologico-pastoral erroné: l’adaptation de l’enseignement de l’Eglise aux réalités du monde contemporain, ou, si l’on préfère dans un langage plus théologique, l’adaptation de la doctrine de l’Eglise aux cas particuliers qui relèvent de la pastorale. Ce véritable engouement pour ce modèle, qui n’était pourtant pas une découverte récente (cf. les théories déviantes d’Hans Küng...), relayé par des médias complaisants, y compris catholiques, a gagné un certain nombre d’évêques, l’un d’entre eux n’hésitant pas à qualifier ce paradigme de « fontaine de la révélation ».

Conclusion

En guise de conclusion, je voudrais citer cet extrait de la Lettre aux Familles du pape saint Jean- Paul II, du 2 février 199448. Vous verrez que celle-ci n’a pas pris une ride :

« Que le Christ, qui est le même « hier, aujourd'hui et à jamais » (He 13, 8), soit avec nous tandis que nous fléchissons les genoux devant le Père de qui viennent toute paternité, toute maternité et toute famille humaine (cf. Ep 3, 14-15) et, avec les paroles mêmes de la prière qu'il adresse au Père et qu'il nous a lui-même enseignée, qu'il nous donne encore une fois le témoignage de l'amour avec lequel il nous « aima jusqu'à la fin » (Jn 13, 1) ! Avec la puissance de sa vérité, je parle à l'homme de notre temps pour qu'il comprenne la grandeur des biens que sont le mariage, la famille et la vie ; le grand péril constitué par le refus de respecter ces réalités et par le manque de considération pour les valeurs suprêmes qui fondent la famille et la dignité de l'être humain. Que le Seigneur Jésus nous redise tout cela avec la puissance et la sagesse de la Croix, afin que l'humanité ne cède pas à la tentation du « père du mensonge » (Jn 8, 44) qui la pousse constamment à prendre des voies larges et dégagées, à l'apparence facile et agréable, mais qui sont en réalité remplies de pièges et de dangers ! Qu'il nous soit donné de suivre toujours Celui qui est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6) ! ».

Saint Jean-Paul II a dit à plusieurs reprises que « le futur de l’humanité passe par la famille ». Oui, si la bataille finale entre Dieu et le règne de Satan concerne le mariage et la famille, il faut que nous prenions conscience de toute urgence que nous nous situons déjà au cœur de cette bataille spirituelle, dont dépend l’avenir de nos sociétés humaines, et nous savons que la famille, fondée sur

45 En France, un arrêt de la Cour de Cassation du 17 décembre 2015 a estimé que l’adultère n’est plus contraire à la morale. En effet, dans le litige opposant Patrick Devidjan au magazine Point de Vue, que le député accusait de diffamation pour avoir révélé une liaison extra-conjugale, la Cour de Cassation a estimé que « l’évolution des mœurs comme celle des conceptions morales ne permettent plus de considérer que l’imputation d’une infidélité conjugale serait à elle seule de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la considération ». Pourtant, malgré la loi du 11 juillet 1975, qui dépénalise l’adultère, la fidélité est toujours inscrite dans le Code Civil français (art. 212).

46 appelé “pacte civil de solidarité” en France, ou

« pacte d’union civile » en Italie.

47 13 pays européens (dont 11 membres de l'Union européenne) reconnaissent le mariage homosexuel : les Pays- Bas (depuis 2001), la Belgique (2003), l'Espagne (2005), la Suède (2009, avec une disposition obligeant l'Eglise à trouver un pasteur pour célébrer les mariages religieux), la Norvège (2009), le Portugal (2010), l'Islande (2010), le Danemark (2012), la France (2013), la Grande-Bretagne (Angleterre et Pays de Galles en 2013, Ecosse en 2014), la Finlande (2014) le Luxembourg et enfin l'Irlande (2015).

48 Cf. site internet du Vatican.

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le mariage d'amour, monogame, libre, fidèle et indissoluble, en est la cellule de base. Nos familles chrétiennes sont comme ces multiples alvéoles de cire, donc fragiles et toujours à fortifier, qui constituent la ruche où chacun est appelé à goûter le miel de la Vérité, c’est-à-dire les Paroles salvifiques du Seigneur Jésus et de son Epouse la sainte Eglise. En cette année jubilaire de la Miséricorde, puissions-nous trouver refuge, comme Marie, la Mère du Rédempteur et notre Mère, dans le Cœur de Jésus, dans son Sacré Cœur transpercé par amour pour nous... avant qu’il ne soit trop tard.

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Source : Universidad Católica de Ávila

 

12/04/2016

"N'ayez pas peur de proclamer la vérité du Christ !" : L'homélie du Cardinal Sarah à Argenteuil

Cardinal Sarah

Sermon du Cardinal Robert Sarah prononcé le dimanche 10 avril pour la Messe de l'Ostension de la Sainte Tunique à Argenteuil.

Crux, Hostia et Virgo

 

05/02/2016

Cardinal Robert Sarah : la crise actuelle est une crise de la foi

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Par le père Gerald E. Murray | jeudi 21 janvier 2016

L’ouvrage Dieu ou rien, un long entretien du cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, avec le journaliste français Nicolas Diat est l’un des textes les plus revigorants récemment publiés. Je ne saurais trop faire l’éloge de ce livre. Il en émane la sagesse, la perspicacité et la foi profonde d’un serviteur de l’Église vraiment dévoué. C’est aussi un témoignage prophétique de la vérité. Le cardinal Sarah analyse la racine des maux dont souffre le monde actuel et propose le remède immuable de l’Église : la foi en Dieu telle que révélée par Son fils Jésus-Christ. Chemin faisant, il reproche aux membres du clergé et aux fidèles toutes les occasions où leur soumission à l’esprit du monde a beaucoup nui à l’Église. Le pape saint Pie X ayant été invité, après son élection, à définir le programme de son pontificat, désigna un crucifix et répondit « voilà mon programme ». Dans la même veine, à la question concernant la situation actuelle (« Est-ce une crise de l’Église ou une « crise de Dieu » ? »), le cardinal Sarah répond : « Contrairement à ce que nous pouvons considérer, la plus grande difficulté que rencontrent les hommes n’est pas de croire ce que l’Église enseigne sur le plan moral ; le plus dur pour le monde post-moderne est de croire en Dieu et en Son fils unique ».

Le problème fondamental de la société occidentale – et de l’Église – se ramène à des degrés divers de non-croyance en Dieu et en Sa Révélation. Cette incroyance va de l’athéisme (théorique et pratique) à l’agnosticisme (fruit souvent de l’ignorance, de la paresse ou de l’aveuglement spirituel) à un catholicisme très sélectif. Quand nous n’adhérons pas sans réserve au Christ et à son enseignement, nous sommes livrés à nous-mêmes – perspective peu réjouissante.

Le cardinal Sarah déclare : « Si le lien entre Dieu et les chrétiens s’affadit, l’Église devient une simple structure humaine, une société parmi d’autres. Dès lors, l’Église se banalise ; elle se mondanise et se corrompt jusqu’à perdre sa nature originelle. En fait, sans Dieu nous créons une Église à notre image, pour nos petits besoins, nos envies ou nos dégoûts. La mode s’empare de l’Église, et l’illusion du sacré devient périssable, une forme de médication périmée ».

Réfléchissez à des incidents remarquables comme le récent éloge funèbre de David Bowie dans l’Osservatore Romano. Éloge qui avait déjà comme précédent celui de Michael Jackson et fait suite à l’utilisation récente de la basilique Saint Pierre comme écran géant pour la projection d’images profanes. Et fait encore plus important, la Foi a été banalisée par la campagne tendant à autoriser les divorcés remariés à recevoir la sainte communion. Répéter les paroles du Seigneur « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère » (Luc 16,18) est considéré comme un acte dur, peu charitable et morose.

Accorder le droit de recevoir la sainte communion à des personnes vivant dans un second mariage invalide est considéré par les novateurs comme un acte de justice – une façon de cesser d’exclure injustement ces personnes de la communauté des fidèles, de les exposer à une honte imméritée et de frustrer leur louable désir d’être nourris par le Seigneur. Les novateurs stigmatisent et tournent en dérision 2000 ans d’enseignement catholique en y voyant une lecture démodée, rigoriste et fondamentaliste des paroles du Seigneur. Cette intransigeance, selon eux, empêche l’Église de mettre en pratique « l’intention réelle » du Seigneur qui est que quiconque souhaite recevoir la sainte communion soit invité à participer au banquet de Son Corps et de Son Sang. Mais les paroles du Seigneur sont claires et ont été fidèlement appliquées dans la vie de l’Église depuis le commencement. Elles ne sauraient être rejetées sans saper la force obligatoire de tout ce qu’Il a dit par ailleurs. La campagne visant à permettre aux divorcés et aux remariés de recevoir la sainte communion est une corruption, transformant l’Église en un club sentimental ne prêchant et ne respectant que certaines parties des messages du Seigneur.

Voici la nouvelle directive : si nous trouvons dans l’Evangile quelque chose qui offense nos nouvelles sensibilités, n’en tenons pas compte et récrivons l’enseignement de l’Église en changeant ses pratiques sacramentelles. Pour calmer tout le monde, affirmons que la doctrine demeure inchangée. Nous ne le croyons pas réellement, bien sûr, mais c’est le camouflage nécessaire de l’innovation doctrinale révolutionnaire jusqu’à ce que nous puissions rejeter ce faux-semblant. Alors nous pourrons simplement annoncer que ce qui pour certains semblait être autrefois la signification de l’enseignement du Christ a pris à présent un sens tout à fait différent, grâce au don des « voix prophétiques de notre époque ».

Comment en sommes-nous arrivés là ? Le cardinal Sarah répond à la question : « Les sociétés occidentales s’organisent et vivent comme si Dieu n’existait pas. Les chrétiens eux-mêmes, dans de nombreuses occasions, se sont installés dans une apostasie silencieuse ». La nature sacrée des sacrements a été diluée dans un humanisme qui conçoit l’Église comme une dispensatrice de confort et de consolation aux personnes et comme un défenseur de la solidarité de groupe et de l’action sociale.

Selon ce concept, refuser la sainte communion à quiconque souhaite la recevoir est intolérable. N’avons-nous pas affaire à une apostasie silencieuse quand certains hommes d’Église nous disent qu’il ne faut pas empêcher qui que ce soit de communier indignement au Corps et au Sang du Seigneur en rappelant aux fidèles les paroles mêmes du Seigneur ?

Notre culture occidentale délétère est instinctivement hostile à des vérités qui s’opposent à la révolution sexuelle. L’Église, elle, a la mission de proclamer la vérité concernant le mariage enseignée par notre Seigneur et de ne pas rejeter cet enseignement afin de se conformer au monde. Le cardinal Sarah met de nouveau en plein dans le mille en disant : « L’Église proclame la Parole de Dieu et célèbre les sacrements dans le monde. Elle doit le faire avec la plus grande honnêteté, une authentique rigueur et un respect miséricordieux des souffrances de l’humanité qu’elle a le devoir de mener vers la « splendeur de la vérité », pour reprendre les premiers mots d’une encyclique de saint Jean-Paul II. »

Comme le disent les Français « Ainsi soit-il », c’est-à-dire Amen.

Samedi 16 janvier 2016

Le père Gerald E. Murray (J.C.D.) est le curé de Holy Family Church (New York, N.Y.) et docteur en droit canon.

Source : The Catholic Thing / France catholique
Photo : Creative Commons

Cardinal Robert Sarah : «Dieu ou rien – Une conversation sur la foi», avec Nicolas Diat.

11/12/2015

Synode : 3 cardinaux attendent du Pape une parole claire suite à la confusion

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Trois cardinaux disent attendre du pape François, au sujet des thèmes discutés au synode, une parole claire et en pleine continuité avec le magistère précédent de l'Église. Extraits des traductions de Benoît-et-moi :

Cardinal Sarah :

"Le Synode a voulu aider et accompagner ces baptisés qui se trouvent dans une situation de vie contraire aux paroles de Jésus. Et il a annoncé que la porte est toujours ouverte pour eux, puisque Dieu ne cesse d'appeler à la conversion et d'agir dans leur cœur pour régénérer leur désir vers la vie pleine que Dieu nous a annoncée.

Certainement, proposer des voies qui ne conduisent pas à cette vie pleine n'est pas "ouvrir les portes". La porte que Dieu ouvre nous conduit toujours à lui, à la demeure où nous pouvons vivre sa vie. Le péché ferme la porte de la vie. Admettre une personne à la communion eucharistique lorsqu'elle vit en contradiction manifeste avec les paroles du Christ signifie ouvrir une porte qui ne conduit pas au Christ, à savoir fermer la vraie porte de la vie. Rappelons-nous: la porte c'est Jésus, l'Église ne peut ouvrir que cette porte; le pasteur qui ne peut pas entrer par cette porte n'est pas un vrai pasteur. Car "celui qui n'entre point par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. Mais celui qui entre par la porte est le pasteur des brebis. En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis." (Jn, 10, 1-2.7).

Le document du synode (nn. 84-86) n'affirme rien d'autre et le texte écrit est le seul sûr pour interpréter correctement ce que le synode a voulu dire. Le document parle du devoir du pasteur d'accompagner les personnes, sous la conduite de l'évêque, mais il ajoute aussi, et cela est très important, que l'accompagnement doit se faire "selon l'enseignement de l'Église". Cet enseignement inclut sans aucun doute la lecture non déformée, mais complète et fidèle de "Familiaris Consortio" n.84 et de "Sacramentum caritatis" n.29, ainsi que du Catéchisme de l'Église Catholique. 

L'accompagnement, qui tiendra compte des circonstances concrètes, a un objectif commun: conduire la personne vers une vie en accord avec la vie et la parole de Jésus; et, au bout du chemin, la décision d'abandonner la nouvelle union ou de vivre en elle dans la continence absolue. Renoncer à cet objectif c'est renoncer aussi au chemin. 

Il est vrai que le texte ne répète pas explicitement cet enseignement, et en ce sens il a été interprété de différentes manières par la presse. Mais c'est une interprétation abusive, trompeuse, qui en déforme la signification. Le texte ne parle jamais de donner l'eucharistie à ceux qui continuent de vivre d'une façon qui lui est manifestement contraire. S'il y a des silences, ils doivent être interprétés selon l'herméneutique catholique, c'est à dire à la lumière du magistère précédent et constant, un magistère qui n'est jamais nié par le texte. En d'autres mots, aux divorcés remariés civilement la porte de la communion eucharistique reste fermée par Jésus lui-même qui a dit: "celui qui répudie sa femme, sauf en cas de prostitution, et en épouse une autre, commet un adultère. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni! "(Mt, 19, 9.6).

Elle est fermée par "Familiaris Consortio", n. 84, par "Sacramentum Caritatis" n. 29 et par le Catéchisme de l'Église Catholique. Enfoncer cette porte ou rentrer par un autre côté signifie réécrire un autre évangile et s'opposer à Jésus Christ Notre Seigneur. Je suis tout à fait certain que le pape François interprète les numéros 84-86 de la Relation synode en parfaite continuité et fidélité à ses prédécesseurs. En effet, dans une interview au quotidien argentin "La Nación" il a affirmé: "Que faisons nous avec eux, quelle porte peut-on ouvrir? Il y a une inquiétude pastorale, et alors, allons-nous leur donner la communion? Ce n'est pas une solution que de leur donner la communion. Ceci uniquement n'est pas la solution, la solution est l'intégration"." 

Cardinal Napier :

"En revenant sur les deux derniers synodes, j'identifie une claire évolution partant d'un fort accent sur les problèmes et défis auxquels la Famille est confrontée, vers un examen plus attentif de ce que Dieu attend de la Famille qu'il a établie depuis le début, qu'il a appelée à élever et prendre soin des enfants et qu'il a ensuite envoyée bâtir l'Église et la Société. Alors que de nombreuses interventions ont continué à mettre en évidence deux problèmes spécifiques, beaucoup de Pères Synodaux ont gardé ce thème à l'esprit et se sont donc concentrés sur ce que l’Église doit faire pour clarifier auprès des familles que leur appel est un réel appel de Dieu - croître et se multiplier, de manière à prendre soin de toute la Création de Dieu.

J'attends du Pape François qu'il fasse clairement la lumière sur ce que les couples mariés doivent faire pour construire des mariages solides par le Sacrement du Mariage et une vie de famille bien structurée qui mette l'accent sur la Prière, les dévotions et les Sacrements, tous célébrés ensemble comme une Famille! Nous attendons une forte réaffirmation de l'enseignement de l'Église avec un fort accent sur la préparation et l'accompagnement des nouveaux époux et de ceux en des situations difficiles."

Cardinal Pell :

"Certains ont voulu dire, à propos du récent synode, que l'Église est confuse et répand la confusion, dans son enseignement sur la question du mariage. Ce n'est pas le cas. La doctrine de l'église sur la sexualité, le mariage et la famille continue de se fonder sur l'enseignement propre de Jésus au sujet de l'adultère et du divorce. L'enseignement de saint Paul sur les dispositions adéquates pour recevoir la communion reste fondamental dans la question controversée de l'impossibilité de donner la communion aussi aux divorcés civilement mariés. Une telle "possibilité" n'est même pas citée dans le document synodal. Nous attendons maintenant l'exhortation apostolique du Saint-Père, qui va encore une fois exprimer la tradition essentielle de l'Église et soulignera que l'appel au discernement et au for intérieur peut être utilisé uniquement pour mieux comprendre la volonté de Dieu, ainsi qu'elle est enseignée dans les Écritures et par le magistère, et ne peut jamais être utilisée pour mépriser, déformer ou réfuter l'enseignement établi par l'Église

Prions ce soir pour notre Saint-Père François afin que, comme saint Clément, il prépare cet enseignement pour clarifier aux fidèles ce que signifie suivre le Seigneur, dans son Église, dans notre monde. En cette fête de saint Clément prions pour le pape François, afin qu'il continue à enseigner et à nous exhorter à suivre les vérités de la foi, qui sont toujours plus fortes qu'un aride laïcisme horizontal."

 

(Le Salon Beige / Benoît-et-moi / Settimo Cielo)

19/10/2015

Synode sur la famille: le cardinal Monsengwo explique la position des évêques africains

Dans un entretien accordé le 16 octobre à Christophe Le Bec pour Jeune Afrique, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa et membre du conseil de neuf cardinaux du Pape François, a expliqué la position des évêques africains au synode sur la famille.

cardinal monsengwo

Photo: Alessandra Tarantino/AP/SIPA

 

Avant le début de ce synode, certains évêques africains sont apparus réservés quant à des évolutions doctrinales éventuelles…

Les évêques africains demandent qu’on leur donne Jésus Christ, qui est venu nous donner la vie ! Il nous a enseigné qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour les autres. Si l’homme et la femme se donnent leur vie l’un à l’autre, comme Jésus a donné la sienne, alors l’amour est là. Bien sûr c’est un modèle. Il y en a qui n’y arrivent pas, qui ont eu des petits ennuis de parcours. Ceux-là, il faut qu’on les accompagne. Jésus ne les condamne pas, mais il leur dit « va, et ne pêche plus ! »

 

La polygamie existe dans 80% des régions du monde, ce n’est pas un problème seulement africain.

 

Y a-t-il des thèmes spécifiquement africains qui, selon vous, ne doivent pas être oubliés lors du synode ? Par exemple la polygamie, même si elle ne concerne pas uniquement le continent ; la solidarité dans les familles élargies, etc ?

Je ne crois pas que l’Afrique ait des sujets de préoccupation si différents sur la famille des autres continents. L’Afrique n’est pas hors de la mondialisation. La polygamie existe dans 80% des régions du monde, ce n’est pas un problème seulement africain. En Afrique, comme dans les autres continents, il y a des gens laissés de côté, nous devons les aider. À Kinshasa, nous avons mis en place des structures pour accompagner les familles. Ce sont tantôt des mamans, tantôt des prêtres expérimentés ou bien encore des pères de famille réussies qui mènent ces accompagnements dans les paroisses et communautés ecclésiales de base.

 

On parle pour ce synode d’une opposition entre certains évêques ou cardinaux africains, tel le Guinéen Robert Sarah, promoteurs d’une vision plus traditionnelle, et des évêques occidentaux. Est-ce votre lecture ?

J’étais à Philadelphie lors du voyage du pape là-bas. Le cardinal Robert Sarah a fait une conférence. Et je peux dire que j’ai vu beaucoup d’Américains qui sont venus remercier le cardinal de son exposé. Le cardinal Sarah tient à ce que l’évangile soit annoncé, et que cette annonce ne soit pas biaisée par une civilisation.

 

Le même cardinal parle beaucoup de l’importation de problèmes ou de manières de voir propres à l’Occident, qui seraient dangereuses pour l’Afrique…

Mais c’est vrai, cela existe !

 

> Lire l'entretien complet sur Jeune Afrique

 

15/10/2015

Le Cardinal Burke a présenté son livre sur l'Eucharistie avec le Cardinal Sarah à Rome

cardinal Burke, cardinal Sarah

 

livres, cardinal Burke, cardinal Sarah, habemus...Le cardinal Burke a donné hier après-midi une conférence de presse sur la parution de la version italienne de son livre sur l’Eucharistie, à l’Université pontificale du Latran. Il est arrivé en compagnie du cardinal Sarah… Et c'est le cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin, qui a ouvert la conférence.

La traduction française de l'ouvrage sera publiée aux éditions Via Romana sous le titre "La Sainte Eucharistie, sacrement de l'amour divin". L'éditeur en donne la description suivante.

   Dans La sainte Eucharistie, sacrement de l’amour divin, S.E. le cardinal Burke étudie la beauté et la puissance du Très Saint Sacrement de l’Eucharistie à la lumière de l’enseignement clair et profond des papes Jean-Paul II et Benoît XVI. Utilisant un langage lumineux, le cardinal Burke guide chacun à travers l’enseignement de l’Église sur le Très Saint Sacrement et sa place dans la vie de tout disciple de Jésus Christ. Précieux guide, ce traité spirituel sur le mystère central de notre foi relie la riche théologie de l’Église à la pratique pastorale et la vie spirituelle. À cette fin, la merveilleuse capacité du cardinal Burke à atteindre le fidèle laïc dans une langue simple et pourtant qui élève est certaine d’engendrer l’amour de l’Eucharistie dans le cœur de tous les lecteurs.

Avec un long entretien inédit et explosif sur les 8 ans d’application du Motu Proprio de Benoît XVI.

   Raymond Leo Burke, né le 30 juin 1948 à Richland Center (États-Unis) est un prélat américain de l'Église catholique romaine. Élevé à la dignité épiscopale en 1994 il a successivement servi comme évêque de La Crosse, puis comme archevêque de Saint-Louis. Il est appelé en 2010 à Rome par le pape Benoît XVI pour devenir le Préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique et est créé cardinal de l'Église catholique. En 2014 le pape François le nomme patron de l'Ordre de Malte.

Traduit en français par le père Jean-François Thomas, sj.

 

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Ce matin, le cardinal Burke a donné une conférence de presse sur le droit des parents à être les principaux éducateurs de leurs enfants.

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Sources: Yves DaoudalÉditions Via Romana / Scuola Ecclesia Mater

 

> La Sainte Eucharistie, sacrement de l'amour divin

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13/10/2015

L'intervention du Cardinal Sarah au synode sur la famille

 

L'intervention du cardinal Sarah au synode a été traduite de l'italien et publiée ce mardi 13 octobre par le portail anglophone du site Aleteia.

 

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Votre Sainteté, Éminences, participants du Synode,



Je propose ces trois pensées :



1. Plus de transparence et de respect entre nous

Je ressens un profond besoin d’invoquer l’Esprit de Vérité et d’Amour, la source de la parrhésia dans la parole et de l’humilité dans l’écoute, qui seul est capable de créer une véritable harmonie dans la pluralité.

Je dirai franchement que dans le précédent Synode, sur diverses questions, on a ressenti la tentation de céder à la mentalité du monde sécularisé et individualiste de l’Occident. Reconnaître ce qu’on appelle les « réalités de la vie » comme un locus theologicus signifie abandonner tout espoir dans le pouvoir transformant de la foi et de l’Évangile. L’Évangile qui a autrefois transformé les cultures est maintenant en danger d’être transformé par elles.

En outre, certaines des procédures utilisées ne paraissaient pas destinées à enrichir la discussion et la communion autant qu’elles faisaient la promotion d’une façon de voir typique d’une certaine frange des Églises les plus riches. Ceci est contraire à une Église pauvre, signe de contradiction joyeusement évangélique et prophétique face à la mondanité. On ne comprend pas non plus pourquoi certaines déclarations qui ne sont pas partagées par la majorité qualifiée du dernier Synode se sont retrouvées dans la Relatio puis dans les Lineamenta et l’Instrumentum laboris alors que d’autres questions pressantes et très actuelles (comme l’idéologie du genre) sont ignorées.

Mon premier espoir est donc que, dans notre travail, il y ait davantage de liberté, de transparence et d’objectivité. Pour cela, il serait bénéfique de publier les résumés des interventions, afin de faciliter la discussion et éviter tout préjudice ou discrimination dans la réception des déclarations des pères du synode.

 

2. Le discernement de l’histoire et des esprits

Un deuxième espoir : que le Synode honore sa mission historique et ne se limite pas lui-même à parler de certaines questions pastorales (comme la possible communion pour les divorcés et remariés) mais aide le Saint-Père à énoncer clairement des vérités et une réelle direction au niveau mondial. Car il y a de nouveaux défis par rapport au synode de 1980. Un discernement théologique nous permet de voir à notre époque deux menaces inattendues (presque comme deux « bêtes de l’apocalypse ») situées sur des pôles opposés : d’une part, l’idolâtrie de la liberté occidentale ; de l’autre, le fondamentalisme islamique : laïcisme athée contre fanatisme religieux. Pour utiliser un slogan, nous nous trouvons entre « l’idéologie du genre et ISIS ». Les massacres islamiques et les exigences libertaires se disputent régulièrement la première page des journaux. (Souvenons-nous de ce qui s’est passé le 26 juin !) De ces deux radicalisations se lèvent les deux grandes menaces contre la famille : sa désintégration subjectiviste dans l’Occident sécularisé, par le divorce rapide et facile, l’avortement, les unions homosexuelles, l’euthanasie, etc. (cf. la gender theory, les Femen, le lobby LGBT, le Planning familial…). D’autre part, la pseudo-famille de l’islam idéologisé qui légitime la polygamie, l’asservissement des femmes, l’esclavage sexuel, le mariage des enfants, etc. (cf. al-Qaida, Isis, Boko Haram…).

Plusieurs indices nous permettent de percevoir la même origine démoniaque de ces deux mouvements. Contrairement à l’Esprit de Vérité qui favorise la communion dans la distinction (périchorèse), ils encouragent la confusion (homo-gamie) ou la subordination (poly-gamie). En outre, ils postulent une loi universelle et totalitaire, sont violemment intolérants, destructeurs des familles, de la société et de l’Église, et sont ouvertement christianophobes.

« Nous ne nous battons pas contre des créatures de chair et de sang… » Nous devons être inclusifs et accueillants à tout ce qui est humain ; mais ce qui vient de l’Ennemi ne peut pas et ne doit pas être assimilé. On ne peut pas unir le Christ et Belial ! Ce que le nazisme et le communisme étaient au XXe siècle, les idéologies occidentales de l’homosexualité et de l'avortement, et le fanatisme islamique, le sont aujourd’hui.

 

3. Proclamer et servir la beauté de la monogamie et de la famille

Face à ces deux défis mortels et sans précédent (homo-gamie et poly-gamie), l’Église doit promouvoir une véritable « épiphanie de la famille ». Aux deux le Pape (comme porte-parole de l’Église) peut contribuer, ainsi que chacun des évêques et pasteurs du troupeau chrétien : c’est-à-dire « l’Église de Dieu, qu’il a acquise par son sang » (Actes 20, 28).

Nous devons proclamer la vérité sans peur, c’est-à-dire le Plan de Dieu, qui est la monogamie dans l’amour conjugal ouvert à la vie. Gardant à l’esprit la situation historique que je viens de rappeler, il est urgent que l’Église, à son sommet, déclare de façon définitive la volonté du Créateur en ce qui concerne le mariage. Combien de gens de bonne volonté et de bon sens se joindraient à cet acte lumineux de courage effectué par l’Église !

Avec une Parole forte et claire du Magistère Suprême, les pasteurs ont la mission d’aider nos contemporains à découvrir la beauté de la famille chrétienne. Pour cela, il faut d’abord promouvoir tout ce que représente une véritable initiation chrétienne des adultes, car la crise du mariage est essentiellement une crise de Dieu, mais aussi une crise de la foi, et là c’est l’initiation chrétienne des enfants. Alors nous devons discerner ces réalités que le Saint-Esprit est déjà en train de faire monter pour révéler la vérité de la famille comme une intime communion dans la diversité (homme et femme), et qui est généreuse dans le don de la vie. Nous, évêques, avons le devoir urgent de reconnaître et promouvoir les charismes, les mouvements, et les réalités ecclésiales dans lesquels la famille se révèle vraiment, ce prodige d’harmonie, d’amour de la vie et d’espérance en l’Éternité, ce berceau de la foi et cette école de charité. Et il y a tant de réalités offertes par la Providence, avec le concile Vatican II, dans lesquelles ce miracle est offert.

 

Traduit de l'anglais par Yves Daoudal et légèrement corrigé à partir de l'anglais par Espérance Nouvelle pour la clarté du texte.

 

> Cardinal Sarah: ISIS and Gender Ideology Are Like 'Apocalyptic Beasts'

> Card. Sarah: “We find ourselves between ‘gender ideology’ and ISIS”

 

_______

 

Mise à jour, le 14 octobre 2015, 19h45.

Trois corrections supplémentaires faites à partir de la version anglaise ont été insérées dans la traduction française:

- "les idéologies occidentales de l’homosexualité et de l'avortement, et le fanatisme islamique" au lieu de "l’homosexualité occidentale et les idéologies abortives et le fanatisme islamique"

- "véritable initiation chrétienne des adultes" au lieu de "véritable initiation des adultes"

- "c'est l'initiation chrétienne des enfants" au lieu de "c'est l'initiation des enfants"

 

29/09/2015

Un Appel au Synode soutenu par le Cardinal Sarah et peut-être bientôt par vous

 

« Demeurer dans la vérité du Christ »

C’est le titre du colloque international qui se tiendra à l’Université Pontificale Saint-Thomas d’Aquin, le 30 septembre en préparation du Synode sur la Famille s’ouvrant quatre jours après.

Les conférenciers (le cardinal Carlo Caffarra, le cardinal Raymond Leo Burke, Mgr Cyril Vasil’, le professeur Stephan Kampowski) demanderont une réaffirmation claire et intégrale de la tradition catholique sur les problèmes de la vie, de la famille et de l’éducation. Le colloque organisé par La Nuova Bussola Quotidiana, Il Timone, L’Homme nouveau, Dignitatis Humanæ Institute, Infovaticana, se terminera par la présentation de l’Appel au Synode (texte joint).

Cette initiative se situe dans la ligne des interventions de 5 cardinaux dans Demeurer dans la vérité du Christ (Artège 2014), de 11 cardinaux dans Mariage et Famille (Artège, septembre 2015) et de 11 cardinaux et évêques africains dans La Nouvelle patrie du Christ : L’Afrique (Ignatius Press, septembre 2015.

Nous vous invitons vivement à vous joindre à l’Appel au Synode en faisant part de votre adhésion :  communication@hommenouveau.fr

 

« J’adhère formellement et soutiens absolument cet Appel aux Pères synodaux » (Robert, Cardinal Sarah)

 

L'appel au Synode

 

Chers Pères synodaux,

 

Il est clair que « la famille et le mariage n’ont jamais été aussi agressés qu’ils ne le sont de nos jours », et que la culture dominante et le pouvoir exercé par les médias « s’attaquent à la famille de toutes parts et la laissent couverte de blessures » (Pape François, le 25 octobre 2014). La raison principale est celle-ci : du fait de son identité, de sa responsabilité éducative, et de ses finalités, la famille empêche que s’exerce un contrôle social de ses membres, en même temps qu’elle représente l’institution qui résiste le mieux au pouvoir dominant.

L’enjeu pour l’humanité tout entière est considérable : « Les ténèbres qui entourent aujourd’hui la conception même de l’homme, assombrissent en premier lieu et directement la réalité et les expressions qui lui sont connaturelles. La personne et la famille vont de pair en ce qui concerne tant l’estime et la reconnaissance de leur dignité, que les attaques et les tentatives de désagrégation à leur égard. La grandeur et la sagesse de Dieu se manifestent dans ses œuvres. Toutefois, il semble aujourd’hui que les ennemis de Dieu, plutôt que d’attaquer en face l’Auteur de la création, préfèrent Le frapper à travers ses œuvres. Et l’homme est le point culminant, le sommet de ses œuvres visibles. [...] Parmi les vérités obscurcies dans le cœur de l’homme en raison de la sécularisation croissante et de l’hédonisme dominant, celles qui concernent la famille sont particulièrement touchées. Autour de la famille et de la vie se déroule aujourd’hui la lutte fondamentale pour la dignité de l’homme » (Jean-Paul II, 3 octobre 1997). La guerre contre la famille n’est pas seulement culturelle : c’est aussi une guerre sociale, économique, juridique, doctrinale, qui vise même le domaine sacramentel. Si bien que sa défense exige un magistère spécifique, fort et clair. Un magistère qui réaffirme les préceptes de la loi naturelle – que l’Évangile n’abolit pas mais perfectionne – et qui conduise les catholiques à la nécessaire défense de la famille, qui leur revient, en outre, en raison de leur responsabilité concernant le bien commun de la société et de tous ceux qui la composent.

La réflexion profonde à laquelle se livre actuellement l’Église au sujet de la famille, avec deux Synodes consacrés à ce thème, représente le nœud du moment historique présent. Ce serait une grave erreur d’accepter le statut que les forces aujourd’hui dominantes dans le monde (l’idéologie dominante anti-chrétienne, l’agression des sectes protestantes les plus radicales, les autres religions) voudraient imposer à l’Église, en la cantonnant à des pratiques de dévotion et de bienfaisance, mais en considérant comme intolérable qu’elle prétende délivrer une proposition globale pour l’existence de l’homme comme tel.

Rien n’est plus nécessaire aujourd’hui pour la société que l’Église et que les chrétiens vivent la nouveauté de la famille chrétienne et en expriment les convictions profondes ou la doctrine qui est impliquée dans l’expérience familiale. « Ce qui nous est demandé, c’est de reconnaître combien il est beau, vrai et bon de former une famille, d’être une famille aujourd’hui ; combien c’est indispensable pour la vie du monde, pour l’avenir de l’humanité. Il nous est demandé de mettre en évidence le plan lumineux de Dieu sur la famille et d’aider les conjoints à le vivre avec joie dans leur existence, en les accompagnant au milieu de toutes leurs difficultés, avec une pastorale intelligente, courageuse, pleine d’amour » (Pape François, Consistoire du 20 février 2014).

C’est pourquoi, Chers Pères synodaux, nous vous demandons de faire en sorte que de ce Synode émane une nouvelle proposition de l’intégralité de la tradition catholique sur les problèmes de la vie, de la famille, de l’éducation, pour permettre au peuple chrétien d’aujourd’hui d’approfondir son identité propre afin de s’acquitter adéquatement de sa mission. Comme l’a rappelé Jean-Paul II : « A la base de tout l’ordre social se trouve donc ce principe d’unité et d’indissolubilité du mariage, principe sur lequel se fonde l’institution de la famille et toute la vie familiale » (4 octobre 1997). Cette prise de conscience implique un jugement culturel sur la mentalité dominante, sans lequel il est difficile d'être authentiquement charitable.

Nous vous demandons de dépasser l’opposition abstraite entre vérité et charité, entre doctrine et pastorale, qui n’a aucun fondement du point de vue de l’expérience de l’Église, parce que la vérité s’exprime dans le monde tant comme jugement sur les positions que comme charité pour les personnes.

Nous vous demandons d’entrer dans toutes les problématiques particulières, y compris les plus douloureuses, prises non comme des points totalisants mais comme des points qui expriment chacun la totalité de la position. En particulier, il est impensable que l’Église assume l'équivalence de fait, et encore moins de droit, entre une relation et un couple hétérosexuel et un rapport de nature homosexuelle, car ce serait la subversion de la loi naturelle et du plan d’amour du Dieu créateur.

Nous vous demandons de donner, lors du Synode, la place qui lui revient, à l’expérience de ces familles qui vivent et qui témoignent de la beauté d’un amour indissoluble, et qui sont capables d’attirer et d’éclairer les nombreuses familles vivant dans les ténèbres.

 

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Source: L'Homme Nouveau - Un colloque et un appel pour le mariage et la famille